Ce monde est une caricature du vrai.

Ravi, Pierre leva un poing triomphant à l'attention de ses camarades de virée. La pèche semblait bonne sur cette bagnole, ils ne reviendraient pas bredouilles au camp. Avant de sortir les sacs, le jeune artiste prit le temps d'empocher la lampe et le briquet. Brandissant le paquet de cigarettes, il lança à la cantonade :

"Ça intéresse quelqu'un ?"

Puis, après l'avoir lancé au premier qui se manifestait, il vida la voiture des deux valises, du sac de vivres ainsi que du sac à dos d'enfant.

"Je pense qu'il me faudra un coup de main pour ramener tout ça.", annonça-t-il, frimant légèrement devant sa découverte.

Brusquement, Pierre sursauta en entendant le bruit provenant de la voiture à côté, celle près de laquelle se trouvait Alix. Se tournant vivement, il empoigna fermement le pied de parasol en s'approchant, laissant les trouvailles par terre derrière la voiture.

"C'est quoi ce truc ?", demanda-t-il prudent. "On regarde ou on rapporte le reste au camp avant ?"

Bouclier en protection légèrement devant lui, Pierre se porta à hauteur d'Alix, la lance improvisée prête à frapper une menace éventuelle.

Oh bon sang malheureux, éloigne ça d'Alix ! C'était pas le moment de se remettre à fumer ! Déjà qu'il aurait fallu s'y mettre avant, si c'était pour replonger dans un moment ou les clopes seraient dures à trouver... Non. Garder le briquet était une bonne idée, mais Pierre pouvait garder les cigarettes. Ou quiconque d'autre mais pas elle.

- Prems sur le briquet.

Le temps de dire ça, la voiture cognée par Alix se mit à remuer. Du coffre.
Ou alors il y avait un con qui avait laissé son chien là-dedans, ou alors c'était un taxi illégal et le mec de nuit avait émergé. Ou il y avait un cannibale enfermé là-dedans. Boooooooooooooon. Un seul moyen de le savoir.

- Je vais entrouvrir le coffre. Restez à distance.

Hors de question de l'ouvrir d'un seul coup, surtout si ce qu'il y avait dedans avait envie de voir quel goût à le steak sud-africain. Il suffirait de déverrouiller le coffre et de reculer aussi sec ; le temps que ce qui se trouve dedans comprenne qu'il était libre et essaye de sortir, il se prendrait pieds de parasol, carreaux et balles s'il était mal intentionné. Sitôt dit, sitôt fait. Triturant le mécanisme du coffre, Alix sautera en arrière dés que le petit "clac" d'ouverture sera entendu.

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Mamadou récupéra les cigarettes. Le tabac, c'est pas qui le tuerait ici bas, franchement.
Tout le monde se place autour de la voiture et se prépare à ouvrir.

Spoiler:

Mamadou est posté près de la fenêtre, prêt à aider.
Alix ouvre le coffre et au moment où elle ouvre, on entend un beuglement venant du coffre...

... un mec ligoté dans le coffre, baillonné.
Rassurant, hein ?

Laissant Alix ouvrir le coffre, Pierre se tenait sur le qui-vive, prêt à intervenir en cas de menace soudaine. Il s'était préparé à frapper une éventuelle créature du diable qui se serait laissé enfermée.

En découvrant le contenu du coffre, il marqua un temps d'arrêt, clignant plusieurs fois des yeux de surprise. Pas de zombie à moitié putréfié ou de chien décharné bondissant. Non ! Un simple type ficelé et bâillonné. Un type tout ce qu'il y avait de vivant à première vue et pas un de ces monstres décérébré qui hantaient les rues de paris depuis quelques temps.

Refreinant son premier réflexe qui était de porter secours au prisonnier, Pierre prit quelques secondes pour examiner la situation. L'homme n'était certainement pas complètement inoffensif pour s'être retrouvé dans une telle situation. Un type ordinaire n'avait aucune raison de se voir attacher de la sorte et laisser au fond d'un coffre.

Passant sa lance improvisée dans la main gauche, sous le bouclier, le jeune artiste se pencha avec précaution vers le prisonnier.

"Couvre-moi.", dit-il à Alix qui se tenait à ses côtés.

Puis, prudemment, il fit glisser le bâillon de l'homme, retirant rapidement sa main dès que la bouche serait dégagée.

"Qui êtes-vous ? Comment vous êtes-vous retrouvé dans cette situation ?", demanda-t-il au prisonnier.

- What.

Ah ben pour une surprise... C'était pas banal de trouver des gens dans des coffres de voitures (Captaiiiiiiin Obvious), mais au vu du contexte actuel... Qu'est-ce qui pouvait bien être arrivé pour que ce gars soie là ? Kidnapping ? BDSM party ? Tant de questions sans réponse pour le moment... Enfin, jusqu'à ce que Pierre le débaillonne, non sans avoir demandé à Alix de filer une lobotimie au pied de parasol à tout et tout le monde qui approchrait, quoique avec l'arbalète d'Akim et le pistolet de José, il seraient bien plus en mesure de se charger de cette besogne. On allait bien voir ce qu'il répondrait... En espérant que le klaxon et les coups de feu précédents n'allaient pas attirer plus de monde.

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- Merci de m'avoir sorti de là ! J'm'appelle Greg et mes potes m'ont collé là dedans y'a 3 jours... et je crois qu'ils m'ont oubliés... On venait du 20è et puis ils ont eu un accident, je crois, je sais pas pourquoi...

Ca faisait une semaine que Greg et ses potes faisaient la fête dans leur appart' et ils avaient eu un accident après avoir découvert le joyeux monde des zombies en bas de chez eux... après avoir voulu traverser la ville en bagnole volée.

Au moment où Greg se relève et va pour sortir de la voiture, la fenêtre avant droite se brise de l'intérieur et un bras putréfié attrape Mamadou.
Pour le moment, seul le bras a traversé la vitre, mais il y a sans doute le reste du zombie derrière...

Méfiant, Pierre regardait le dénommé Greg, toujours ligoté, recroquevillé dans le coffre, mais ne faisait aucun geste pour le détacher et le laisser sortir de là. Après tout, personne n'avait la moindre garantit sur la fiabilité du type. Il devait quand même y avoir une bonne raison pour qu'il se soit retrouvé dans cette situation, raison qu'il s'était toujours gardé de fournir d'ailleurs.

"Mais vous foutez quoi, attaché comme ça dans le coffre ?", insista le jeune artiste. "Vos potes, ils vous ont pas fait ça sans raison ?"

Un bruit de vitre brisée se fit brusquement entendre, couplé à un cri de surprise de Mamadou qui venait de se faire empoigner le bras par une créature putréfiée. Ignorant alors Greg et le laissant moisir dans le coffre, Pierre se porta rapidement sur le côté droit de la voiture. Levant le pied de parasol, il l'abattit brusquement sur le bras décharné du zombie, espérant par ce geste, libérer leur camarade de cette poigne et lui permettre de se reculer pour se mettre à l'abri.

Une voiture accidentée, un type attaché dans le coffre et un zombie dans l'habitacle... Voila un assemblage de faits suffisamment étranges pour se montrer circonspect. Mais bon, finalement, ces bizarreries sembleraient presque normales dans le flots des choses étranges survenues depuis le début de l'épidémie.

Allez savoir les quantités d'alcool ou de dope ingérées par ces gars pour en arriver à penser que "attacher notre pote et le laisser dans le coffre d'une caisse" était un bon plan. Non sérieux, QUI pensait ça ? Cette histoire ne tenait pas trop bien la route, et Pierre allait dans ce sens. Aucune idée de quand les cannibales étaient apparus, mais... Une minute... Et si ce gars avait été mordu et que ses potes n'avaient pas pu se résoudre à le tuer, mais s'étaient contentés de le ficeler dans un coin en attendant de trouver un remède ? Genre les survivants bateau de film de zombie, mais un peu moins cons que la moyenne. Noooooooooooon. Pas possible. C'est pas des zombies. Quoique...

Plus par curiosité qu'autre chose, Alix allait demander à Pierre et Akim de vérifier si ce Greg n'avait pas une empreinte dentaire quelque part sur lui quand une vitre éclata près d'eux. Holy **** on a **** sandwich, il y avait un cannibale dans la voiture ! Et il avait chopé le seul noir ! Bon sang, les clichés seraient donc vrais ? C'est toujours le noir qui meurt en premier ?
Pierre avait réagi en premier en essayant de péter le bras du mangeur d'hommes ; impossible de le frapper correctement vu où il se trouvait, Alix opta donc pour essayer d'arracher Mamadou à son badtoucher du jour avec ses petits bras musclés. Momie borgne sud-africaine versus cannibale, faites vos jeux !

Greg ne répondit pas après le bruit du bris de glace à l'avant du véhicule.

Pierre tente un coup précis en frappant les bras du zombie avec son pied de parasol.
Non seulement le coup se montre sans effet, mais le pied de parasol en bois vient se casser et tombe en deux morceaux.

Alix se décide de retirer Mamadou à l'emprise du zombie. Mais rien à faire le zombie semble bien trop fort pour elle.
Mamadou a laissé tomber son arme sous la surprise et même lui n'arrive pas à se dégager.

Akim décide d'y aller un peu plus bourrin et, se plaçant devant le pare-brise, tire un carreau dans la vitre.
Le carreau cogne, rebondit et va s'échouer un peu plus loin...

- Une vitre blindée, c'est bien ma veine...

- Essayez par les vitres du coté !, indique Greg à l'attention de tout le monde...

Surpris, Pierre marqua un temps d'arrêt lorsque le pied de parasol se brisa net en heurtant le bras du zombie. Interloqué, il regarda ce qu'il restait de son arme maintenant inutile. Ce monstre devait posséder une résistance peu commune pour ne pas avoir frémi suite à un tel choc.

"Merde, c'est quoi ce truc ?", s'exclama l'artiste surpris, espérant une réponse de Greg toujours attaché dans le coffre.

Mamadou et Alix avait beau unir leurs efforts, il n'y avait rien à faire. La créature tenait bon et n'avait visiblement pas l'intention de lâcher sa victime. Fort heureusement, pour le moment, elle était encore à l'intérieur du véhicule et sa proie se trouvait à l'extérieur mais ce n'était qu'une question de temps pour que le mort-vivant arrive à sortir de là et tente de planter ses dents pourris dans la viande appétissante du pauvre Mamadou.

L'arme de ce dernier venait de tomber à terre dans un bruit de ferraille. Rapidement, Pierre lâcha le morceau de bois inutile qu'il tenait encore en main pour ramasser le tuyau métallique. Voila qui serait plus sérieux que ses poings nus pour combattre la créature !

"Allez-y ! Tirez !", commanda-t-il pour synchroniser les efforts visant à dégager Mamadou.

Et, immédiatement, il frappa de toutes ses forces le bras du zombie, espérant cette fois encore entendre un craquement sec, mais provenant cette fois de l'os du monstre, ce qui serait le symbole de sa réussite dans l'action visant à libérer le pauvre garde.

Rhaaaa, il avait fallu tomber en plus sur le mastoc de service. Alix n'était pas une montagne de muscles non plus, mais le fait que ses efforts cumulés à ceux de Mamadou n'avaient donné quedalle était peu encourageant. Les autres étaient passés à l'attaque sans plus de succès : Pierre cassa son pied de parasol en deux et le carreau d'Akim rebondit sans trop d'effet sur le pare-brise de la voiture. Super. Des mecs bourrés ET une voiture blindée. La roue tournait, non ?

Le gars dans le coffre gueula à qui voulait l'entendre de s'attaquer aux vitres du flanc, peut-être moins résistantes. Le temps qu'Akim et José se réveillent, Pierre avait ramassé le tuyau de Mamadou et allait ré-essayer de casser le bras du cannibale qui avait attrapé leur collègue. Entretemps, Alix avait eu une idée pour le dégager.

- A trois, on tire d'un coup sec en même temps, OK ? UndeuxTROIS !

Et c'était reparti pour tirer comme des fous d'un coup sec. Avec de la chance, si Pierre ne cassait pas le tuyau cette fois-ci, il lui casserait le bras et Mamadou serait dégagé. Avec de la chance.

Le petit groupe parvint à dégager Mamadou à l'aide du coup de Pierre, à juste un bémol près: les griffes du zombie griffèrent la gorge, laissant 3 entailles assez larges sur son cou, qui commençaient à saigner plutôt abondamment... Le bras du zombie n'avait pas cassé, mais une belle marque de coup avait pris place sur sa peau échymosée.
Le grand noir prit peur et recula de la voiture de quelques pas.

Suivant le conseil de Greg, Akim récupéra son arbalète et tira par la vitre brisée un carreau.
On entendit un "stu" plutôt massif et un zombie sortit de la voiture.

"Sortit", c'est un euphémisme pour dire "sauta par la fenêtre et vint s'écraser par terre".
Il atterrit aux pieds de Mamadou, qu'il saisit aussitôt et entreprit de se nourrir avec, en tirant un grand coup.

De son coté, Greg commençait à reculer de la voiture vers l'est.

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