Expo 3

La jeune femme fut emmenée par son protecteur. Elle tenait la main de son fils. Elle n’avait pas encore réalisé que son mari venait de se faire tuer. Elle n’avait pas encore compris que la ville de Paris était bloquée et que personne ne pouvait en sortir.
Elle avait été emmenée, protégée par un flic, ce même flic qui avait éliminé la créature ayant tuée monsieur Matthew. Il se sentait peut-être coupable de ne pas avoir fait son job ou peut-être avait-il prit pour pitié qu’une jeune femme enceinte devait protéger son enfant face à cet évènement horrifique.

Leonore arrivait dans un lieu. Des gens avaient construit des barricades de fortunes. Le lieu semblait tenir. On voyait les survivants face à une attaque de terroriste. Ces évènements lui rappelaient les attentats que son pays avait subis, quelques années auparavant. Elle revoyait la même confusion, des gens qui essayaient d’organiser d’autres personnes.
Son fils, quant à lui, semblait apeurer par les évènements, mais elle ne savait pas si ce dernier avait compris que son père était mort. Il était là, il avait peut-être vu la scène. Elle ne savait pas. La situation la dépassait. Un mauvais rêve en somme.

L’agent lui indiquait, d’un bref signe, de la suivre. Ils entraient dans la zone. Les français avaient bien un piètre accent anglais. En effet, Leonore ne parlait pas un mot français, seul son mari arrivait à tenir une conversation. Les seuls mots dont la jeune femme pouvait reconnaître étaient bonjour, au revoir, merci, je t’aime. Ainsi, elle se trouvait dans un lieu inconnu, sans aucun moyen de pouvoir communiquer. Elle espérait que les gens allaient les aider, que l’autorité qui avait organisé ses lieux pouvait la guider dans une zone sûre. Rien moins sûr.

Elle ne reconnut qu’une chemise blanche, des personnes observaient d’autres personnes. Des médecins, voilà ce qu’elle se disait. Puis l’agent de l’ordre partit. Il lui fit un signe adieu en baragouinant des mots incompréhensibles. Juste le mot au revoir fut compris par Leonore. Elle lui fit un signe de la main. Puis elle se tourna vers son fils, en se mettant à son niveau en attendant les autorités.

« Tu dois être fort. Quelque chose de grave vient d’arriver sur cette ville. Tu comprends ? Les lieux sont dangereux, même pour moi. »

Elle se releva, tenant toujours la main droite son fils, pendant qu’elle caressait son gros ventre en attendant. Malgré le stress, le petit être n’avait pas donné de coup. La jeune femme savait qu’elle devait être forte pour ce petit garçon et surtout ne pas être TROP stressé pour ne pas accoucher en pleine rue, surtout dans ces moments où tout le monde fuit ces rues comme la peste…

Romuald, le médecin, vint chercher Léonore.
Il expliqua que la visite médicale était importante et que tout le monde y passait.
Ce serait ensuite le tour du jeune, dont il demanda le nom.

Puis, il emmena Léonore dans la salle d'examen, laissant un garde avec le garçon.

- Sacré période pour être enceinte, non ? Bon, je vais devoir vous demander de vous déshabiller, je dois vérifier que vous n'avez pas été mordue. Si vous êtes d'accord, je vais aussi essayer de voir comment va votre bébé.

La jeune femme attendait avec son enfant. Elle voyait qu’ils se trouvaient une file et que les « médecins » examinaient les individus un par un. Si l’agent de sécurité l’avait emmené ici, c’est qu’il y avait une bonne raison et que si ces médecins examinaient un par un, il devait avoir encore une autre bonne raison.
Ainsi un individu, un peu âgé, s’approcha de la famille Matthew. Il expliqua, tant bien que mal, que le petit devait rester et que la jeune femme devait suivre le médecin, que chacun passerait à l’examen. En fait, la jeune femme comprit qu’elle devait suivre le médecin, devinant qu’elle allait se faire examiner, mais la suite devint plus floue. Elle vit un garde s’approcher de son fils. Par réflexe, elle se mit devant, pour protéger son fils. Mais le garde se baissa et ne sembla pas être menaçant. La jeune américaine vit un homme essayant de communiquer avec son fils. Elle comprit que le médecin avec appeler une tiers personne pour pouvoir l’examiner dans de meilleurs conditions, sachant que l’intimité était dure à préserver dans ces lieux.
Elle se retourna, se mit à genou, caressant doucement les cheveux de son fils, lui souriant pour le rassurer et chercha ses mots pour l’apaiser.

« Tu resteras avec ce gentil monsieur. Il te gardera pendant que le médecin va examiner maman. Je serais juste à côté. Ok ? Tu me rejoindras dès que le médecin aura fini de me parler.»

Le gamin fit le mou devant ces paroles, mais il obéit à sa mère. Il s’approcha de l’inconnu/garde et c’est sa mère qui eut un moment d’hésitation de laisser son fils sous la tutelle d’un inconnu. Mais n’ayant pas trop le choix, elle laissa son fils prendre la main de ce garde et l’aida même à accomplir cette action.

Puis elle se releva, se retourna vers le médecin, et lui sourit en attendant de voir ce qu’il avait l’intention de faire. Ce dernier l’invita à la suivre. Ils arrivaient dans une petite salle, avec le matériel médical, le peu qu’ils avaient réussi à rassembler. La jeune femme comprit que c’était un lieu de fortune, que les évènements de l’extérieur avaient laissé bien plus de marques qu’elle aurait cru.
Et là, le médecin commença à débiter des mots. La jeune femme n’entendit que des bruits. Et dans ce brouillard auditif, seul le mot bébé lui est parvenu à ses oreilles.

« Baby ? »

Là, elle comprit que le médecin lui demanda sûrement de l’ausculter, mais elle ne sut pas si c’était vraiment sa recommandation, ainsi elle clarifia.

« Je suis désolé. Je ne parle pas français… Je suis une citoyenne américaine.
Vous voulez voir si mon bébé va bien ? Vous voulez m’ausculter pour cela ? »

La jeune femme enleva sa veste et s’assit sur ce qu’est l’établi, en attendant la réponse du médecin. Elle espérait juste que l’homme avait des intentions bonnes et que la suite allait bien se passer. Mais il fallait attendre la suite des évènements.

Captant seulement qu'elle parlait anglais, Romuald continua dans la langue de Shakespeare. Il lui expliqua ce qu'il allait faire et l'importance de vérifier si elle avait été contaminée ou non.

Une fois déshabillée, ce fut un examen rapide et complet de la jeune femme, avant de se retourner et lui demander de se rhabiller.
Bien sûr, tout ceci se passa sous l'oeil attentif d'un garde armé.

- Vous n'êtes pas infectée. Ca va être au tour du garçon, à présent.

Lorsqu'elle serait rhabillée, il rajoutera, en parlant du bébé:

- Une chose est sûre, c'est pour bientôt. je vous conseille du repos, du repos et du repos. Je vais voir si on peut vous libérer une chambre calme dans une des maisons non utilisées sur la place.

[Désolé du retard]

La jeune femme comprit qu’elle devait se déshabiller, quand il commença à essayer de l’ausculter. Elle n’était pas à l’aise de se mettre nu, mais un garde se trouvait à l’extérieur et elle ne voulait pas faire d’action stupide. Son enfant en elle était bien trop fragile pour résister un coup de l’extérieur et ce lieu était le seul qui était vraiment protégé. Il fallait ainsi que la jeune femme se plie à la volonté du médecin.
Quand il eut fini, ayant posé des mains un peu partout, refroidissant la femme, elle put se rhabiller. Elle le fit immédiatement. Elle ne comprit pas pourquoi le médecin lui avait dit qu’elle n’était pas affectée. Mais une chose était sûre, tout le monde venait le voir pour qu’il vérifiait quelque chose.
Il lui annonça aussi que son bébé allait bientôt naître et qu’elle aurait sûrement une chambre. Elle lui fit un sourire et dit

« Merci ! Merci pour tout. Mais puis-je poser une question indiscrète ? Vous avez parlé d’infections ? Mais comment cela est possible ? »

Puis elle appela son fils. Et elle lui dit qu’il fallait qu’il se déshabille, pour que le médecin puisse l’examiner, s’il y n’avait pas de maladie. Normalement, il n’avait pas mordu, tout se devait bien se passer. La jeune femme comprit qu’ils étaient tous bloqués dans ces lieux et eut l’idée de dire :

« Si je puis vous aider en quoique ce soit, je serais heureuse. J’ai quelques connaissances dans le médical, au niveau des premiers secours, ainsi que niveau pharmaceutique. Si vous manquez de monde, j’essayerais de faire tout mon possible. »

Elle proposa cela, car elle ne voulait pas rester seule dans la chambre, en attendant son enfant sans son mari. Elle ne voulait pas affronté son fils seul à seul pour lui expliquer que son père n’allait jamais revenir. Non, tout ce qu’elle désirait, c’est un travail pour occuper son esprit.

Le médecin avait beaucoup de travail, alors il hocha juste la tête à la proposition de Léonore.
Le garde emmena le jeune garçon dans la petite salle, puis ressortit, laissant le médecin seul avec le jeune homme.
Le garde, un grand gaillard, ouvra la discussion avec Léonore pour combler l'attente de l'examen du petit:

-(anglais) Vous venez d'où ? Loin ? Parce que le petit avait pas l'air super bien et il a pas dit un mot.

Il avait un ton rassurant... et un peu intéressé par la féminité de Léonore.
Il est jeune, à peu près 25 ans et visiblement, il apprécie surveiller les examens des jeunes femmes.

La jeune femme vit son fils partir avec le médecin. Elle eut l’envi de l’accompagner, mais le médecin avait décidé autrement. Il ne lui avait même pas répondu sur le sujet de l’infection. La jeune femme comprit que ce soignant était un homme occupé et qu’il n’était pas disposé à répondre aux questions, mais cela refroidit la femme enceinte.
Elle se trouva dans la salle d’attente, avec un garde. Elle espérait que son fils n’avait rien, elle l’espérait vivement. Elle voulut même jeter un coup d’œil avant que ses jambes lui indiquent qu’elle devait se reposer. Elle tourna la tête, elle vit une chaise et s’assit en attendant que son fils sorte de ce lieu. Elle remarqua le jeune garde de 25 ans, mais elle n’avait pas le courage d’entamer la conversation, pas après tous ces évènements.

-(anglais) Vous venez d'où ? Loin ? Parce que le petit avait pas l'air super bien et il a pas dit un mot.

C’était le garde qui venait de parler, pendant que la jeune femme caressa son ventre après avoir senti un coup. Elle tourna la tête, un air un peu triste, proche des lamentations, mais se refusant d’y parvenir.

« Il a vu son père mourir, dévorer par une… de ces choses. »

Elle continua à se caresser son ventre. Elle vit que le jeune garde semblait être intéressé par les femmes, que cela ne lui déplaisait pas et surtout, qu’il était attiré par une femme enceinte. Cette dernière, vivant dans un monde bien dangereux, sachant pertinemment qu’elle n’aurait pas la force de se défendre tout seul ni même son fils, avait besoin d’un protecteur. Ainsi elle se força de continuer la conversation, pour l’avoir sous sa coupe, pour avoir un homme pouvant la protéger si nécessaire. Elle tourna sa tête avec ce jeune homme.

« Mais sinon nous venions de New York et nous sommes allés en Europe… pour des vacances. Mais vous, comment appelez-vous ? »

Elle voulut lui faire parler. Si ce dernier désirait plus la connaître, il saisirait cette perche. Et la jeune femme profitera pour essayer de le manipuler afin qu’il puisse la protéger, son enfant ainsi qu’elle.

- Je m'appelle Bastien. J'étais vigile avant, c'est pour ça que le Capitaine m'a intégré dans les gardes.

L'attente continua un peu plus longtemps que d'habitude concernant Chris.

- J'espère que tout va bien...

Il tapa au mur et haussa la voix:

- Hey Doc', ça se passe bien ?


A l'intérieur, le docteur avait ausculté le gamin qui n'avait pas dit un mot.
Le garde, confiant après n'avoir vu aucun infecté depuis une heure, l'avait laissé seul avec l'enfant.
Le docteur aussi était confiant, mais depuis que le rideau avait été tiré, pas un bruit.


- Merde, je fais quoi ?

Il mit son arme en joue et se tourna vers Léonore.

- Reculez. Allez vous mettre dans la cuisine.