Safe Haven

''Ha ben putaing, hein.''

Il avait marché dans des rues impraticables, il avait vu des gens crever, il avait été obligé de fracasser quelques crânes au cerveau ramollis, mais ça, c'était ce qui le surprenait le plus dans toute cette connerie d'apocalypse. À croire qu'un petit boyscout avait sur lui un guide de ''Gestion de crise et techniques d'administration d'un camps de réfugiés en période de pandémie zombifique.'' Des palissades de fortune étaient érigées ici et là, des champs s'activaient, et il voyait même que le petit musée du coin avait été transformé en QG des ''aventuriers de Paris, Jour Z''. Il se serait mis à rire comme un défoncé s'il avait pas voulu avoir l'air con.

Bref, on l'avait accueilli un peu sceptiquement à l'une des entrées, et voyant qu'il semblait ''plutôt intact'', on s'était empressé de le faire entrer de bon coeur. C'est qu'il a un beau sourire, le Corse, en plus de ses muscles et de ses bonnes manières tellement présentes qu'on dirait que ça lui sort du cul. Après avoir quêté une cigarette à un jeune homme nerveux, l'un des types de la porte lui avait fermement fait comprendre que comme il était du sang neuf dans leur communauté, 'fallait qu'il aille voire le maire de ''Tertreville''.

Le Capitaine. Difficile de pas se marrer quand on imaginait un bonhomme bedonnant, un crochet à la place de la main, chemise bouffante, barbe fournie, chapeau à plume et perroquet sur l'épaule. Du coup, c'est avec un sourire mal dissimulé qu'il partit en quête d'un officier militaire ou de police quelconque, voire un dirigeant de navire ou autre. En fait, il était tout sauf de bonne humeur. Il avait faim, sentait la fatigue lui clouer les paupières et il avait mal aux pieds. Son crâne était tranquille, au moins. Il avait pas pris de café depuis une paie, et le manque de caféine avait eu au bout de quelques jours le bon sens d'arrêter de geindre. Il aborda un type un passage.

''Oué bah salut, on m'a dit que je devais voir un certain Capitaine. On fait comment pour chopper à manger, par chez vous? Ça s'trouve que j'ai la dalle.''

La dernière chose qu'il avait bouffé, c'était un demi sandwich au poulet du McDo, qu'il avait trouvé encore emballé u fond d'un sac à dos vide. La mayonaise avait eu le temps de tourner, et donc, il avait pas gardé l'estomac plein bien longtemps, voyez. Il avait tout de même gardé le sac à dos. Pour la peine, tiens.

- Si tu veux manger, mon gaillard, va voir à la cuisine, dans l'Espace Dali. Ils te serviront un sandwich. Ne t'attends pas à goûter à une merveille de gastronomie. Quand tu seras un peu calé, tu devrais venir me voir. Y'a pas mal de taf' ici, si on veut survivre plus de 3 jours.

Il pointa le bâtiment derrière François, avec les grandes moustaches de Dali dessus.

''Ouais, J'suis pas un gitan, moi. J'viens pour gagner ma croûte, j'ai des principes.''

Avec un sourire avenant, il prit congé de celui qui semblait être le Capitaine. Il avait pas l'air d'un capitaine quelconque, le bonhomme. Juste un jeune con avec une belle gueule, probablement un ex-commercial ou journaliste, une job où avoir l'air honnête et bien intentionné prime mieux que de l'être réellement. Enfin, pour le moment, il laissera ça pour mort, et se souviendra de mieux discuter du curriculum vitae de ce fameux ''Capitaine', plus tard.

Il s'approcha donc de la porte du musée de Dali, afin de trouver ces fameuses cuisines. Il avait foutrement faim, il s'en rendiat compte, là, du coup. C'est probablement ses kilos en trop qui l'avaient tenus en vie jusqu'à maintenant, et il remercia alors les bières et les ailes de poulet englouties lors des matchs télévisés. Il avait aussi envie de mettre la main sur de quoi de massif, vite fait. Un marteau, ou une bonne vieille masse, qu'importe. Il irait pas loin avec son sac.

Il observa rapidement les fortifications, se dit qu'il devrait y jeter un coup d'oeil plus minutieux tout à l'heure. Y donner un conseil d'expert, voyez le genre. Mais pour le moment, le sandwich. Pénétrant avec calme dans le musée, il chercha des yeux ce qui semblait être une cuisine. Il s'approcha de la pièce en question.

''Hail! Vot' Capt'ain m'a dis que je pouvais avoir droit à un sandwich gratos en passant par Go. Demandez pas à voir mon ticket, j,ai dut le paumer.''

Sourire avenant, mais en fait, c'est fou comme il brûlait d'impatience de mordre dans l'Eldorado du pain tranché.

John a la main gauche sectionnée et un crochet à la place.
Il te voit arriver et réagit sans trop broncher à ce que tu dis.
Il ouvre une glacière et en sort un sandwich sous plastique, qu'il pose sur la table.


- Tiens. J'ai que ça. Jambon-beurre-fromage. Il reste à peine de quoi nourrir toutes les bouches qu'on essaye de protéger ici.

En opinant du menton, il pointa le dortoir, ou plusieurs familles, surtout des femmes et des enfants, dormaient.

- Enfin, si tu trouves de la bouffe quelque part, hésite pas à en ramener un max ici. On aura jamais assez de trucs pour tenir.

Quand tu auras fini de manger, tu pourras constater que le capitaine n'a pas bougé.

Du coup, le cuistot, c'est lui qui aurait dut se nommer Capitaine. Joli crochet, le marmiton.

''Bah merci, vieux. C'est quasiment Noël, là.''

Il se saisit donc de la sandwich, et s'empressa, salive aux lèvres, à retirer la pellicule plastique. Et hop, en quelques bouchées, le truc avait complètement été englouti par le travailleur massif. Peu rassasié, il songeait aussitôt à son armoire pleine à craquer de conserves diverses, qu'il gardait en cas de panne ou de collecte pour les pauvres. Avec un soupir, il regarda les familles. Pauvres gosses, c'était pas le genre d'expérience qu'il souhaite à un enfant, ce genre d'apocalypse. M'enfin, il décida de quitter le musée, avant que ça se mette à chialer, et ça lui hérissait le poil, un mioche qui chiale.

Avant toutes choses, il avait à causer avec le Capitaine. S'il comptait tenir la place longtemps, il lui faudrait voir à certaines choses, et Frank avait envie de voir de quoi disposait le camps de fortune. Il s'approcha donc du chef.

''J'ai causé avec vot' cuistot, Crochet. Merci pour l'en-cas, j'suis pratiquement remis.''

Petite pause sur pratiquement.

''Joli bled, que vous avez là. C'est moins pourris qu'ailleurs. Dire que ce quartier était parfait pour les familles, avant...'Tout cas, c'est pas mal. Z'avez fait comment, pour les palissades? C'est un peu mon métier, la charpente, alors si vous m'dites que c'est un bureaucrate qui s'est tapé le boulot, autent mle dire, hein, et je m'occupe de vous faire tenir ça place comme si c'était d'la brique.''

Il frotta son crâne rasé.

''Moi c'est Frank. Je bossais pour Les Habitations Harlois. J'bâtis des maisons, en gros. J'en sais assez pour savoir que votre campement, sans eau potable et nourriture, ça fera pas long feu. J'espère que vous avez une meilleure solution que d,envoyer des types se faire tuer en essayant de piller ce qui ne l'a pas encore été fait. Sinon, z'avez pensé à un moyen d'recevoir de l'électricité? Et des médocs? J'ai pas souvenir d'avoir croisé une pharmacie la dernière fois j'ai marché dans ce coin de Montmartre. Et sinon, j'dois dire, j'suis sacrément de curieux de savoir comment z'avez développé ce camps fortifié. Et Capitaine? Z'êtes pilote ou quoi?''

Plein de questions, donc, mais Frank hésitait encore. Le sandwich était bien, mais honnêtement, il sentait que ce campement puait la merde. Un infecté dans le ''Daliland'' et hop, on se retrouve avec des zombies plein les bras, seulement, la palissade sert pu à rien. Ça, c'est si en plus ils crèvent pas de faim ou de grippe. Il attendait de voir le Capitaine essayer de lui vendre une place et un job dans cette petite colonnie de Parisiens qui se compissent de trouille.

Le capitaine était un peu décontenancé d'autant de questions.
Il tâcha d'y répondre dans l'ordre.

"On a tout un groupe de rescapés qui ont aidé à construire les barricades. Mais on a un peu de manque, niveau bois et tout, parce qu'ils avaient commencé par faire un brasier. La nuit, le froid, tout ça. Du coup, les trois rues sont bloquées par un amoncellement solide de meubles et des barrières de sécurité qu'on peut coulisser pour sortir."

Un constructeur dans l'équipe, ça devrait aider. Surtout un costaud. Et comme il n'a pas l'air d'avoir froid aux yeux, si on l'envoie en reco', il pourra ramener de quoi fortifier correctement.

"Pour l'eau potable, c'est un des rares trucs qu'on a. Certains ont pas confiance en l'eau, mais en six jours ici, on a pas eu d'infection dû à ça. On a eu de la chance de trouver un camion rempli de bouteilles d'eau destinés à un supermarché, qui s'est viandé à deux patés de maison. On a pas encore tout ramené, mais l'endroit est malsain."

Le bougre n'avait pas tort. Envoyer des groupes pour piller les alentours n'était pas un bon plan. Juste le seul qu'ils avaient pour le moment.

"On a presque pas d'électricité. Le courant a été coupé dans le quartier, mais on a pu ramener un générateur de secours depuis le commissariat, et un depuis l'hôpital. On s'en sers pour les bâtiments radios et soins.

Il pointait en même temps qu'il en parlait les deux commerces transformés pour l'occasion.

"... avec les médocs, la bouffe et les survivants, ça fait partie des choses qu'on essaye de ramener de nos sorties. Après, j'ai aucun mérite sur la base du fort. Les civils ici avaient déjà commencé à barricader la zone quand on a déboulé depuis le commissariat avec les médecins qui fuyaient l'hôpital. Du coup, dès qu'on a un nouveau civil dans le fort, il passe par la case "infirmerie", où deux docteurs et deux de mes gars s'occupent de vérifier qu'il y a aucune trace d'infection. Si y'en a, on tente de soigner et on enferme le civil dans une des cellules de fortune. En deux heures max, on connait le résultat. Si l'infection prend, on bute le civil. C'est barbare, mais fuck. On est en guerre.

Le Capitaine posa enfin son regard inquisiteur sur François...

"Tout le monde m'appelle Capitaine, parce que c'est mon grade et que c'est plus facile à dire que mon nom. Maintenant, mon gars, y'a pas de raison que ce soit que les autres qui y passent."

Il pointa Dali.

"J'avais pas saisi qu'on avait sauté cette étape. C'est crucial."

Il lui enclint le pas et avança vers le musée.

"Avec moi. Contrôle médical. Aucun signe extérieur apparent, donc on a bien minimum dix minutes dans le pire des cas."

Et si François refusait de gré, ce serait sous la menace d'une arme qu'il irait.

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Le Capitaine était affairé avec un des gardes.
Il se retourna vers toi et te balance:

"Tu tombes bien. On a un de nos gars qui nous a signalé une fenêtre allumée depuis peu à deux rues d'ici. Donc, à mois que les zeds sachent appuyer sur des boutons au second étage d'un immeuble, y'a de bonnes chances que ce soit un survivant. Henri allait envoyer deux de ses gars pour voir, mais j'ai d'autres problèmes qui nécessitent de la puissance de feu. Tu penses que tu pourrais aller y jeter un coup d'oeil, avec un de mes gars ?"

En sortant du bureau du toubib, Frank croisa un jeune homme qui semblait à peine tenir debout tellement il était livide. Sur le coup, il perdit tout sourire. Putain, il avait dut voir ses copains de classe se faire dévorer, ou encore papa/maman, un truc du genre. Néanmoins, il était visiblement encore trop jeune pour survivre tout seul. Comme quoi c'était pas la joie cette pandémie à la con. La mine sombre, c'est là qu'il trouva le Capitaine en pleine discussion avant de l'appeler, comme mentionné plus tôt.

*Ce type, il lésine pas. Faut avoir une sacrée père de couilles pour tenir un fort comme ça. Temps que le pouvoir lui monte pas à la tête, faudra voir.*

Le Corse n'était pas encore prêt à prendre sa décision. Il pourrait tout aussi bien foutre le camps dans sa maison rue Veron, prendre quelques affaires et quitter la ville le temps que ça se calme. Mais de ce qu'il avait vu, la Place du Tertre semblait être assez bien gérée et organisée pour servir de place forte durable. Faudra y songer en temps et lieux. Là, venait le temps de gagner la croûte du pain qu'il avait englouti.

''Ouais, pas de troubles. Envoie-moi ton gars et je m'en charge. Je vais en profiter pour me trouver un truc bourrin. Je suppose que si vous avez une armurerie, c'est pas pour les ''invités'', hein? Pas b'soin de répondre, le Doc m'a mis au parfum.''

Ouais, c'était ça le problème, avec Tertreville. Bien organisé, mais côté ressources...pas assez d,eau et de bouffe, et d'armes, encore pire. Du coup, il se dit que c'est aux States qu'il aurait du se trouver dans cette situation. Texas, genre. Ouais. Enfin bref, en attendant son pardner, Frank décida de fouiller un peu la place du tertre en quête de n'importe quel objet laissé là qui pourrait lui être utile.

"Désolé, on a peu d'armes et chaque personne qui en porte une a fait ses preuves. Si j'en avais en rab', t'en aurais une. C'est pas le cas. Vois ce que tu peux te bricoler et rejoint les gars à la barricade Est, ok ?"

La place et ses magasins regorgent d'objets divers (parasols, tables, chaises, vitres, fourches à viande, tuyaux et en fait, un peu tout comme bordel basique, un tantinet solide et métallique.
Bref, je te laisse faire ton choix et je te le signale si il y a un problème sur ce que tu trouves.

La plupart des morceaux de choix avaient déjà été récupérés par l'équipe organisée de la Place du Tertre. Après avoir aperçu quelques briques et morceaux de métal quelconques, il se dit qu'il ne mettrait probablement pas la main sur de quoi de bien mieux. S'approchant d'une terrasse d'un café, il retourna quelques tables en maugréant. Quelques fourchettes et tasses à café, et encore...il trouva parmi les décombres une fourche à viande, qu'il passa à sa ceinture. Si un type se trouvait assez proche à son goût, il lui planterais dans l'oeil ou la tempe, tiens. Les parasol semblaient peu utiles, surtout s'il allait devoir se frayer un chemin dans des corridors d'un building. Il laissa donc tomber l'idée de s,emparer d'une lance de joute.

En longeant la rue, il botta une pièce de monnaie, qui alla rebondir plus loin. Regardant à ses pieds, il vit tout un tas de sous, près d'un parcomètre qui avait probablement été renversé par une des voitures qui a ensuite été utilisée comme palissade. Il prit l'objet lourd dans sa main, se disant que ça pourrait servir de masse pour un petit moment. Se sentant soudain moins nu, il posa son arme contre son épaule, bourrin, et retourna voir si le Capitaine avait enfin trouvé un coupain à lui confier pour sa mission.

Code:

Fourchette à viande (1 dégâts)
Parcmètre (3 dégats, arme d'hast)

Pour le moment, le Capitaine discutait avec le gars à la radio, et, se retournant vers Frank, lui montra la barricade Est

"On a un grand motivé là bas pour sortir de la place. Je vous mets un de mes gars avec et vous pouvez y aller."

A la barricade Est, tu tomberas sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et ses [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].
Celui de droits sur la photo, c'est celui qui viendra avec vous (et on passera sur le sujet de Kévin).