Briser l'ennui

Voilà qu'on avait laissée à Adela un peu de temps pour reprendre ses esprits après avoir été traînée jusqu'ici et examinée par les docteurs. Elle avait bien faillit décider de mordre le doigt de l'un d'eux, mais elle était parvenu à s'en retenir juste avant. Il était préférable d'éviter de mettre qui que ce soit en colère pour le moment, même si elle l'était un peu dans son cas. C'est bête ça, quand elle avait tenté d'expliquer au hommes qui l'avaient traînée ici qu'elle ne voulait pas venir avec eux, c'était tombé dans des oreilles sourdes. Il fallait croire qu'ils ne devaient pas avoir comprit le mélange d'Allemand et d'Anglais basique qu'elle avait tenté de leur gueuler. Ça ou ils n'avaient pas apprécié les gros mots divers qu'elle leurs avaient balancés et avaient ainsi décidé de ne pas l'écouter. Quoiqu'il en soit, elle était coincée ici pour un moment, et si cela semblait être un endroit relativement sécuritaire vu ce qu'il traînait dehors, elle ne comptait pas moisir ici pour autant.

Peu de raisons de rester dans les dortoirs à attendre rien du tout, Adela prit avec elle son sac à dos pour se diriger vers la sortie. L'un des médecins lui avait bien dite qu'ils offraient des rations aux nouveaux arrivants. Voilà qui ne serait pas de trop, car elle n'avait pas pu emporter grand chose la dernière fois qu'elle avait quitté l'hôtel. Mis à part son sac à dos, pas grand chose d'utile, et surtout rien à boire ni manger. Ce sera donc un saut rapide vers la réserve qu'elle fera.

En même temps, elle pouvait bien rencontrer les autres gamins qui auraient plus ou moins son âge ici. C'était peut-être la fin du monde, ce n'était pas une raison de se tourner les pouces en faisant du rien. Ses parents avaient bien des chances d'arriver jusqu'ici à leur tour, mais elle ne leurs donneraient pas longtemps avant de commencer à chercher d'elle-même.

Le grand roux chantonnait du Edith Piaf dans le couloir central lorsqu'il vit Adela:

"Pas d'âââââme, pas d'ââââââme, padaaam... Oh tiens, ils ont fini avec toi ?

Il sortit d'une des poches de son blouson [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et lui tendit en souriant.

"Tiens, mange, tant qu'on peut encore se le permettre."

Un homme adulte inconnu venant lui offrir une friandise, voilà qui valait bien un peu de se tenir sur ses gardes, voire même de crier au pervers en d'autres circonstances. Bref, il ne semblait pas être une bien mauvaise personne. Même si toujours un peu méfiante, elle regardera le paquet un moment, jusqu'à faire un pas devant pour le prendre et reculer aussitôt. Peut-être un peu hostile la fillette, mais il fallait dire qu'elle était coincée au milieu de tous ces inconnus. Elle ne savait rien d'eux, si ce n'était que visiblement ils s'étaient regroupés pour survivre. Pour peu qu'elle sache, peut-être s'agit-il de cannibales l'engraissant afin de pouvoir la manger plus tard. Bon d'accord, c'était complètement loufoque comme idée, mais pouvait-elle se permettre de faire confiance à tout le monde comme ça? Autant tout simplement se montrer polie face au cadeau dans ce cas-là. De plus, il semblait être l'une des rares personnes à pouvoir comprendre un tant soit peu quand elle se servait de son Allemand et non de son Anglais écorché.

-Danke...

Ne sachant trop quoi ajouter, elle s'éclipsera en direction de la sortie. À bien y repenser, si elle gardait son cadeau pour plus tard, cela pourrait bien lui faire de quoi tenir quelque temps si jamais elle viendrait à sortir des lieux par ses propres moyens. Ça ne se ferait pas comme ça par contre voyons. En fait, elle se sentait un peu comme une prisonnière cherchant à monter un plan d'évasion. C'était peut-être déjà un peu le cas. On avait réussi à lui faire savoir qu'ils distribuaient des vivres aux nouveaux arrivants, alors ça ne pourrait pas faire de mal d'aller voir par là d'abord. D'un autre côté, derrière ces murailles, il n'y avait plus de lois, plus de règles, elle serait la seule à décider ce qu'elle devrait faire. C'était plutôt tentant de sortir rien que pour cela, même si elle avait un peu plus important comme objectifs en tête.

Ah oui, la gamine était allemande. Mikaël n'avait pas tout de suite réagi à ça.
Elle avait à peine accepté qu'elle pensait déjà à sortir.

Mikaël l'alpagua dans un allemand... approximatif:

"Kleine Mädchen... Du sollst hier zu bleiben. Das ist wie ein Krieg aus..."
"Petite fille... tu devrais rester ici. C'est comme une guerre dehors..."

Tu feras bien sûr pas trop gaffe à l'extrême approximation de l'allemand qui date de son lycée lointain.
Mais si tu te décides de sortir, penses à te couvrir (et à un ouvrir un nouveau sujet) !

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En entrant, tu peux voir au fond un grand [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] entrer dans la salle d'examen, tandis que Mikael est retourné dans la cuisine. Il est assis à un tabouret et bois un verre d'eau. Le seul liquide encore disponible ici bas. Un verre d'alcool lui ferait du bien.

Même une piquette.

Ouh, une boule de billard! Dommage, il venait juste d'entrer pour passer son test on dirait. Elle se rappelait encore très bien du sien. Elle avait été pour le moins inconfortable quand ils avaient cherché un peu partout sur elle afin de chercher des marques de morsure. Comme si elle se ferait mordre, elle n'était pas une nouille à ce point tout de même. À partir de là, autant aller embêter l'autre cuisinier rouquemoutte, jouer les jeunes fillettes serviables et un peu neuneus cherchant à aider à la cuisine, pourquoi pas, ça risquait de prendre. Quand ce sera le couvre-feu, ce sera là qu'elle aura un peu plus le champ libre afin de s'échapper.

Elle arrivera sans demander si elle pouvait entrer pour aller s'asseoir proche du cuisinier. Enfin, se laisser tomber sur le premier siège proche était plus le mot. Elle se disait que ça ne posait pas vraiment problème. Elle faisait la moue, elle sentait qu'elle allait s'ennuyer gravement ici. C'était ballot, elle n'avait pas son ballon de football avec elle, ni quoique ce soit pour passer le temps, pas même un paquet de cartes! Si dehors c'était dangereux, forcer tous les autres à rester sans rien faire, ça viendrait sûrement en mettre à cran. Elle-même commençait déjà à avoir la dent grinçante un peu.

[Allemand]-Si c'est pas des zombis, ce sera d'ennui qu'on va tous mourir... Y'a rien à faire ici sauf attendre...

Elle venait bel et bien se plaindre oui, mais c'était la personne ici qu'elle sentait à son écoute pour le moment, mais il fallait avouer qu'elle n'avait pas trop adressé la parole aux autres pour le moment. Moyen subtil d'annoncer qu'elle irait bien jusqu'à l'aider un peu ici. Ce n'était pas de la fine cuisine ou quoique ce soit de trop élaboré ici visiblement, surtout des réchauds et de la nourriture facile à conserver et préparer. S'ils recevraient des provisions de l'extérieur, il s'agirait plus de conserves et de rations que des paniers de fruits frais. Le reste, ce serait ce qu'ils auraient trouvé en ville tout autour.

Mikael se releva lorsqu'il vit Adela. Il finit son verre et se pencha vers la fillette.

- [Allemand] Là, c'est la nuit. C'est le moment où on est un peu rassuré, parce qu'il fait froid. Tu devrais dormir, fillette, tu verras, demain, il se passera beaucoup de choses !

Il fit quelques pas à travers la cuisine et répondit à Adela:

- [Allemand] Bon ! Des gens arrivent à toute heure, et certains sont affamés. Et il faut aussi nourrir les gardes.

Il sortit un sac plastique avec des sandwichs dedans et le tendit à Adela:

- [Allemand] Tu pourrais amener ça aux gardes de la porte Ouest ? Ca me laissera le temps de faire ceux pour la porte Est.

Le regard de la fillette passera du visage de l'homme jusqu'au sac en plastique qu'il tenait, puis à nouveau à l'homme. Elle fit un peu la moue en voyant qu'on semblait la prendre pour aller faire des courses. Elle l'en bouderait presque, si ce n'était du fait que cela lui ouvrait également une belle petite opportunité. Elle ravala sa fierté pour hocher la tête tout en s'emparant du sac, mais pas sans un soupir bien sonore. Les gardes de la porte Ouest, rien de bien compliqué donc. Il y avait deux trucs biens par rapport à ce boulot. De un, c'était la barricade la plus éloignée de tout le reste, et de deux, il y avait un parc qui venait obstruer la vue. Sans s'en rendre compte, il venait de lui donner l'opportunité parfaite pour filer en douce.

Elle fera de son mieux pour garder un visage neutre tout en se rendant en direction de la sortie. Ça lui aura faite pas mal d'aller retours entre les deux endroits dis-donc. C'était un peu étonnant que personne ne soit venu l'obliger à aller se coucher, comme l'avait dit Mikaël, il faisait bien nuit. Elle jettera un coup d'oeil dans le sac tandis qu'elle était en chemin, mais se gardera bien de piger dedans. S'attirer les foudres de ceux qui assuraient la sécurité ici, ce n'était pas quelque chose que l'on pourrait qualifier de sage. Non, une solution plus intelligente reviendrait à saisir l'occasion pour avoir une raison de se rendre jusqu'à la barricade et trouver une faille sur le chemin du retour. Elle était à peine arrivée ici, alors mis à part le cuisinier, rares seraient ceux qui viendraient s'apercevoir de son absence.

Tu sors d'espace Dali avec ton sac. Tu croises [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] qui entre.
Tu accèdes à la [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].